Barack Obama, président écrivain
Barack Obama, président écrivain,
annonce le renouveau culturel
Toni Morrison, prix Nobel de littérature avait été contactée l'hiver
dernier par Barack Obama, alors sénateur, qui lui demandait son appui dans la
course contre Hilary Clinton. Le parti démocrate devait élire son candidat et
toutes les voix favorables étaient bonnes à prendre.
Leur conversation se déroula par téléphone. « Il a commencé à
me parler des livres que j'avais écrits », explique-t-elle, et de
l'influence qu'ils avaient eue sur lui. « Et j'ai lu son livre [Dreams From
My Father]. J'ai été étonnée par son écriture, son analyse, sa réflexion, et sa
capacité à tourner les phrases. Très impressionnée, même. Ce n'était pas une
simple biographie d'homme politique. »
Car pour Toni, Obama ne sera
pas simplement le premier président métis, ni même celui qui aura rassemblé une
majorité d'auteurs. Obama est un homme de lettres, de mots, qui sait écrire.
Une vision que rejoint Jane Smiley, détentrice d'un Pulitzer : «
Quand j'ai écouté le discours d'Obama de mardi soir, j'ai été convaincue qu'il
l'avait lui-même écrit et que, dès lors qu'il disait quelque chose, il y croyait
réellement et il l'avait examiné. » Et ce n'est pas la première fois que
l'on constate cette faculté chez Obama, ce je-ne-sais-quoi de littéraire et
d'authentique, débarrassé d'une certaine rhétorique politicienne si coutumière.
« Avoir un président écrivain - et je ne veux pas parler d'un auteur
publié, mais d'un homme qui sait la valeur des mots - fait que je ne me sens
plus comme un écrivain habitant aux États-Unis, mais un écrivain américain
», ajoute Jonathan Safran Foer.
Si les ventes de ses livres ont eu
un succès qui va aller en grandissant, on le constate jusqu'en Écosse, nombre d'auteurs
du pays saluent ainsi l'avènement d'un homme pour qui les mots ont une valeur
intrinsèque, littéraire et profonde. Les années Bush permettent de mesurer la
valeur que le peuple accordait dans son ensemble aux arts et la culture,
probablement à l'aune de ce que le président reflétait : l'ouverture d'Obama est
porteuse d'un espoir dans ce domaine, que l'on aurait tort de
négliger...
* Source Mille Poètes & actualitte