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La symphonie des mots
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11 octobre 2009

Entrevue avec Francine Minville

Entrevue avec Francine Minville

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Cher lecteurs et lectrices,

C’est avec un honneur et une grande joie que je vous présente l’entrevue que j’ai eu la chance de réaliser avec une femme remarquable et rayonnante par ses nombreux talents, madame Francine Minville.

Francine Minville est née à Montréal en 1963 et œuvre depuis plusieurs années dans divers domaines artistique et culturel.  À 17 ans, elle a travaillé au sein d’une équipe québécoise pour « Les amusements spectaculaires ».  En 1982, alors qu’elle suivait des cours de coiffure au G.V.L., elle fût approchée pour coiffer les acteurs de la seconde version « Les Plouffes ».  Elle a remporté le prix de Miss Montréal en 1984.  Deux années plus tard, elle a étudié en cinéma à l’Académie de théâtre et cinéma de Montréal d’où elle a détenu le rôle principal dans le film « Creasy weekend ».  Francine travaille pour la Commission scolaire de Montréal depuis 1990.

La poétesse prône la justice et la paix dans le monde depuis son tout jeune âge.  En juin 2009, Francine a publié son premier recueil de poésie « C’est ça la vie ! » auxéditions Dédicaces. Son poème « La guerre à tout prix » a été publié dans l’anthologie « Poésie du rêve – Rêves de poésie » éditée par les Dossiers d’Aquitaine en France.  Ses œuvres poétiques ont marqué l’Europe.  Aujourd’hui elle exerce, de nouveau et avec brillance, ses talents d’écriture en vous livrant son tout dernier recueil de poésie « Le mal dans sa divinité ».

___________________________

Bophana Tina Thomas – Bonjour madame Minville. Comme l’a si bien écrit Serge Baguidy-Gilbert dans votre préface :  « Que voilà un titre d’œuvre poétique pour le moins audacieux ! ».  Francine, qu’est-ce qui vous a inspiré le titre de ce recueil de poésie ?

Francine Minville - Je dois dire que ce titre « Le mal dans sa divinité » va me suivre toute ma vie, soit pour l’incompréhension du terme par son sens propre et figuré, et certainement par sa controverse.  Mais j’assume ce titre, même si plusieurs personnes m’ont conseillé de le changer et malgré de nombreux commentaires négatifs.  Nous ne demandons pas à Paul Schrader qui a écrit « La dernière tentation du Christ », ni à Jean Mathieu-Rosay qui a écrit « La véritable histoire des Papes » de changer leurs titres!  J’ai choisi ce titre car malheureusement, le mal est souvent perçu et utilisé comme étant divin, et vice versa. En conséquence, nombreux sont ceux qui abusent de leur pouvoir en utilisant le mal tout en justifiant leurs actes immoraux et criminels.

BT - Je trouve l’idée astucieuse que vous ayez décidé de présenter des illustrations tout au long de votre recueil. Qui est William Blake et pourquoi l’avez-vous choisi pour illustrer vos poèmes ?

FM - Je dois admettre que je ne connaissais pas William Blake auparavant. Ce peintre, poète et mystique du 18e siècle était à la fois admiré et controversé.  Les contemporains l’appelaient « Blake le fou ».  Dans « le Mariage du Ciel et de l'Enfer » (1790), William Blake exprime sa conception fondamentale du monde:  « Les tigres de la colère sont plus sages que les chevaux du savoir ». L'Enfer est habité par les forces primordiales de l'instinct, débordante énergie dont le Mal, honni à tort par la morale, est la manifestation admirable et nécessaire.

Il était très avant-gardiste pour son époque.  Je devais trouver un peintre qui n’avait pas peur d’exprimer son ressenti.  Lorsque j’ai vu ses oeuvres, j’ai eu l’impression de le connaître depuis longtemps.

BT - Qu’est-ce qui est venu en premier dans votre inspiration, l’œuvre de William Blake ou bien vos écrits ?

FM - Mes écrits ont été réalisés avant que je décide d’intégrer les oeuvres de William Blake dans mon livre, sauf pour un acrostiche ainsi qu’une citation écrite pour la dernière illustration de celui-ci.

BT - Votre poème « Laissez-moi mourir » est très profond et sombre. J’ai eu  l’impression en le lisant qu’il y avait un message de détresse et de grande souffrance humaine.  Pourquoi l’avez-vous écrit ?

FM - J’ai écrit ce poème car je suis très sensible à la souffrance humaine.  Ayant déjà oeuvré en tant que bénévole auprès des mourants, je peux vous dire qu’il y a beaucoup de personnes qui sont prêtes à mourir car il y a un temps pour tout.  Comme vous le savez, l’humain a ses limites face à la souffrance, surtout lorsqu’il n’y a plus d’espoir pour sa vie.  Cela doit être terrible pour une personne qui entend tout autour d’elle, mais sans pouvoir exprimer sa souffrance et son désir de délivrance...

BT - Dans le poème « Extravagance », que représente à vos yeux le personnage illustré ?

FM - Ce personnage représente le « Mal », un être pervers, l’humain mis à nu, sous toute ses formes, avec un désir de pouvoir absolu.

BT - Dans « Le pouvoir de Satan », vous accordez à Satan une grande admiration en décrivant ses actes contre l’humanité. Diriez-vous que vous êtes une fervente de ce personnage controversé ?

FM - Vous savez, lorsque j’écris à la première personne, cela ne veut pas nécessairement dire que c’est de moi dont il s’agit.  Parfois, je suis comme une actrice qui a un rôle à jouer.  Il m’arrive souvent d’écrire ce que plusieurs n’oseraient pas dire.  Je ne peux pas le vénérer, puisque « Satan » est tout simplement un mot hébreu signifiant « Adversaire » (שָׂטָן).  Par contre il est vrai que plusieurs personnes, et parfois des plus influentes, vénèrent cette force du mal pour s’assurer une place prédominante dans la société.

BT - Qu’est-ce qui vous a inspiré d’écrire le poème « La terre des clones » ?

FM - La vie telle qu’elle est... avec sa répétition inconcevable de personnages malveillants qui se ressemblent tous par leur comportement inhumain.  J’ai écrit ce texte de façon sarcastique afin de démontrer que la raillerie provenant de ces « clones » n’est pas du tout une blague comme plusieurs le perçoivent, mais une nuisance mondiale.

BT - Si vous aviez à choisir un seul poème parmi tous les autres qui composent votre recueil, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?

FM - Je choisis « La tentation d’un poète » car :  « Dire ou ne pas dire, là est la question! ».

BT - Dans votre poème « La loi du plus fort », qui est le maître du monde selon vous, Dieu ou Satan ?

FM - Selon ma vision du monde, le maître est malheureusement le Mal puisque si le Bien prédominait, il n’y aurait pas toute cette violence.  La pédophilie n’existerait pas, les viols, les agressions et les abus de pouvoir non plus.  Nous vivons dans un monde où  la haine, le mensonge et la gloire prédominent et le pire est que toute cette mascarade semble « normale».  Ceci dit, espérons que le Bien l’emportera avant qu’il ne soit trop tard.

BT - Vous percevez le diable comme un prince, le tout-puissant et le plus odieux des tyrans.  Comment définiriez-vous alors sa rivale en quelques mots ?

FM - Comme je le disais précédemment, ce n’est pas moi qui perçois le diable comme un prince.  L’humain se complaît dans sa propre rivalité.

BT - Francine, suite à votre long et remarquable parcours dans le domaine artistique, diriez-vous que la poésie fait aujourd’hui partie d’une grande place dans votre vie ?  Si oui, pourquoi ?

FM – J’aime la poésie.  Cette forme de liberté d’expression me plaît beaucoup.  Par contre, cela ne fait que quelques années que j’écris, alors ce n’est pas inné chez moi.  Je n’ai fait aucunes études littéraires et j’utilise très peu de règles poétiques.  Je dois forcément me concentrer afin de mettre sur papier ce que j’ai en tête, ce que je veux dire exactement, ce que je souhaiterais faire comprendre.  J’aimerais pouvoir écrire constamment, un mot, une phrase, une page, un livre..., mais le temps me manque.

BT - Dans l’éventualité, pensez-vous écrire autre chose que de la poésie ?

FM - Très certainement.  J’ai d’autres projets d’écriture en rapport avec l’art.

BT - J’aimerais connaître votre point de vue sur la guerre et la haine qui règnent dans le monde en ce moment ?  Pensez-vous que nous sommes en train de sombrer vers une défaillance humaine ?

FM - Oui malheureusement et je crois que le pire est à venir.  Tant qu’il y aura des gens qui s’agenouilleront devant les « tout-puissants », le monde sera sombre, les petits s’éteindront et les grands seront encore les géants au pouvoir incontournable.  Le guerre était, est, et restera pour l’éternité.  La haine finira par l’emporter sur l’amour. Est-ce que je suis pessimiste? Oui, car si l’on regarde la vie sur terre de façon lucide, avec notre coeur, tout autour de nous et en enlevant nos oeillères, ce que nous voyons n’est pas ce qu’il y a de plus joyeux.  Mais il est vrai que c’est beaucoup plus facile de ne voir que le bonheur des gens sinon, comment pourrions-nous vivre en paix en faisant comme si de rien n’était face à toute l’injustice et la misère dans le monde?   

BT - Croyez-vous qu’après la mort, il existe un paradis et un enfer ?

FM - Pour être bien franche, je ne le sais pas.  Par contre, je souhaiterais qu’il y ait un paradis pour tous les êtres qui vivent l’enfer sur terre.

BT - Pour terminer cette belle entrevue, parlez-moi de vos projets à long terme et de votre implication au sein de la Commission scolaire de Montréal ?

FM - Je travaille actuellement sur un projet d’envergure en collaboration avec monsieur Guy Boulianne, le fondateur des éditions Dédicaces. Je ne peux en dire plus pour l’instant, mais ce projet prend et prendra beaucoup de mon temps car il s’échelonnera sur plusieurs mois.  Mon implication à la Commission scolaire de Montréal est que j’y travaille depuis plus de vingt ans.   

Madame Thomas, je vous remercie pour le temps que vous avez consacré afin de réaliser cette belle entrevue.  Je vous souhaite beaucoup d’amour et une très belle carrière dans le domaine littéraire.

Bophana Tina Thomas - J’aimerais sincèrement remercier madame Francine Minville pour m’avoir accordé cette entrevue.  Ce fut très intéressant et captivant ! Je vous invite fortement à lire son recueil de poésie « Le mal dans sa divinité » qui ne vous laissera point indifférents.  Ses poèmes, les uns après les autres, sont tous aussi remarquables, astucieux et controversés. Il faut absolument vous le procurer dès aujourd’hui.  Sur cette note positive, je vous souhaite une agréable lecture !

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Entrevue réalisée par Bophana Tina Thomas
pour les éditions Dédicaces
http://www.dedicaces.ca


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