Moi…Fybromyalgie... POESIE
Moi…Fybromyalgie, mais qui suis-je ?
Par ANNICK CHEMIN
Il vous arrive parfois de m’appeler «Dame Fibromyalgie»,
Quel surnom étrange, pour une maladie ignoble, terrible,
Méprisable pathologie, sur radiographie, je suis invisible,
Seul un médecin pourra m’identifier, vous dire qui je suis.
Je suis une maladie chronique, et peut-être... héréditaire,
Je m'édifie, me lie à toi, pour la vie, ton corps me ressent,
Invisible, nul ne me voit, ne m’entend, ni ne me surprend,
Je suis enfouie, agis quand je le désire, oui, quel calvaire.
Tu ne m’as pas invitée, et pourtant, c’est toi que j’ai choisi,
Pour de multiples raisons, qui peuvent te paraître irréelles,
Traumatisme, accident, virus anciens ou, choc émotionnel,
Nous vivrons à l'avenir en symbiose, c’est ton destin, ta vie.
Je me manifeste, comme je veux, où, et, quand, je le veux,
Dans ton corps, peu importe l’endroit, ce sera une horreur,
Douleurs sévères ou moins violentes, suivant mon humeur,
Pour toi ce ne seront que souffrances mais pour moi un jeu.
Partie droite ou gauche de ton corps et douleurs au toucher,
Muscles, tendons et ligaments seront mes cibles principales,
Cou, épaule, fesse, hanche, genou… maladie rhumatismale,
Troubles de la mémoire, hypersensibilité ou bien, céphalées.
Je serai là, présente, subtilisant, jour après jour ton énergie,
Et, tu ressentiras une inflexible lassitude, incommensurable,
Je déroberai ton sommeil, oui terminées tes nuits agréables,
Tu oublieras aussi ce terme «rêves», adieu délicieuses nuits.
Petit à petit, la fatigue laissera place à un esprit embrouillé,
Le mot énergie sera banni, de ton glossaire, de ton lexique,
Notable locution rimant avec plaisir, c’est vraiment tragique,
Frissons… bouffées de chaleur, je te ferai souvent trembler.
Ton entourage sera heureux, toi, ta vie rimera avec anxiété,
Indubitablement, envoûtée dans la spirale de la dépression,
Au point que, tu en oublieras le bonheur, voire tes passions,
Désirer vivre une belle journée, espoir que je peux te retirer.
Bien installée en toi, non je n’ai nulle intention de m’en aller,
Ton médecin te prescrira pilules anti-douleurs et somnifères,
Tu surnageras vaincue, et moi je rirai, à me rouler par terre,
Je suis cette haïssable fibromyalgie que nul ne peut enrayer.
Certains te préconiseront exercice, massage, surtout dormir,
D’autres te diront que tu vieillis ou que tu te fais des illusions,
Restent ceux te demandant de positiver, chacun son opinion,
Peu importe ce que tu feras car moi tout cela me fait bien rire.
Familles, amis, collègues t’écouteront mais, se lasseront vite,
De t'entendre te plaindre, de ce que tu endures, au quotidien,
Ne te plains pas de ta vie débilitante, ils ne comprennent rien,
Ils ne te prendront jamais au sérieux, mais préféreront la fuite.
Les seules personnes qui t’offriront soutien et compréhension,
Seront celles qui comme toi, souffrent de cette même maladie,
Ta seule issue est de capituler avec moi… peu importe le prix,
Accepte-moi, tu n’as pas le choix, à chaque conflit, sa solution.
Ecrit par Annick CHEMIN - Le 24 septembre 2010
Poème écrit en l'honneur de mes amis, des groupes que je soutiens pour faire prendre conscience de ce qu'est cette maladie invisible, mais insoutenable pour ceux qui en sont atteints.
Fibromyalgie maladie invisible mais insoutenable