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La symphonie des mots
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14 février 2011

Mon âme est sombre quand j’écris le passé…

Mon âme est sombre quand j’écris le passé…

5_une_larme

Je me souviens pourtant de lui dans la pénombre…
C’était un soir de juillet…
Ce rendez vous d’été fixé déjà un peu trop tard
N’aura de volonté que de souiller ma mémoire.
Je me souviens encore , dehors l’air était chaud
Et jusque là personne ne comprenait mes maux.

Il m’a fallu du temps pour repérer les lieux…
Alors que je trouvais l’endroit sordide et vieux
La porte que je poussais était belle à mes yeux
J’en retenais le style malgré mon cœur anxieux !

L’escalier était haut et j’étais impatiente
Je respirais fort, mon âme était brûlante..
Je tenais à la main un joli parchemin
Qui expliquait fort bien les soucis de ma main
Adressé en termes érudits et de toute évidence
A un confrère choisi à qui j’offrais ma confiance.

A cette heure tardive personne ne m’accueillait
Et j’étais attentive aux bruits que j’entendais
A mon grand soulagement je n’étais pas seule
Et rejoignais avec élan l’unique fauteuil.
Profitant de l’instant pour reposer mon cœur
J’eus le temps d’y poser un air inquisiteur.

Les murs étaient salis, tapis de noms de maladies
Que mes yeux refusaient de s’attarder pour lire
J’étais assise tout près d’un malade étourdi
Qui à ma grande surprise se mit soudain à rire

Nul doute que sa tête étrange dénotait qu’il souffrait
Pareil à l’autre près de la fenêtre qui se mit à crier

Accrochée à mon fauteuil de style andalou
Je préférais quitter celle salle d’attente de fous
Puis je me ravisais car je venais d’admettre
Qu’il me fallait accepter le mal que j’endurais

J’apercevais enfin la couleur de sa blouse
Il n’était pas vilain au point que je le pousse
Ses cheveux gras et collés, son pantalon rayé
S’harmonisaient fort bien à la couleur des dossiers

Après m’être prêtée docile à ses souhaits
Assise devant lui il paraissait inquiet
Il fronça les sourcils, me fit marcher un peu
Et parut mal habile pour me faire un aveu

Il perdait le contrôle des mots qu’il prononçait
Tant il était troublé de ce qu’il m’annonçait
Et tout en me priant de lui réapparaître
M’invitant à refaire quelque autre marionnette
J’ai tenté de partir, de fuir, de disparaître

Mais pour me retenir il m’a longtemps priée
Et soudain son sourire s’est humanisé

Sous ses lunettes acier en forme de demi-lune
Ses yeux qui me fuyaient en étaient ridicules

Nul doute qu’il avait deviné le mal dont je souffrais
Que tout le monde savait mais que seule j’ignorais
De toute évidence il allait me tuer !
Le moment était grave pourtant je souriais
Il n’avait rien d’un brave lorsqu’il m’a regardée

Était-ce une délivrance ou une cage rouillée
Que ces deux ordonnances qu’il me commentait
Il me raccompagna à peine jusque dans l’entrée
Il était soulagé de s’être prononcé
Et moi je repartais les neurones embrouillés
Portant sur mes épaules un avenir entaché.


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Jami, 15 ans de Parkinson

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