Sans Hollande, pas de Printemps des poètes
Hmm... la faute à qui ?
Exclusif : Le Printemps des poètes, et l'association qui soutient la manifestation, en ont appelé au ministre de l'Éducation nationale, Vincent Peillon. En effet, 60.000 € manquaient à l'appel, soit 40 % de la subvention annuelle, pour que les différentes actions soient menées à bien. Jean-Pierre Siméon avait alors demandé au ministère de revenir sur sa décision, pour le bien de l'association et de sa manifestation.
« Aux ministères, on ne veut pas voir la manifestation disparaître, mais on ne peut rien faire non plus », nous expliquait-on, début octobre. Et dans une lettre, Siméon expliquait : « Le ministère de la Culture, qui maintient son soutien, ne peut compenser ce retrait ; la seule solution est pour nous de récupérer auprès du ministère de l'Éducation nationale la somme qui manque avant la fin 2012. »
Un courrier adressé au ministre de l'Education nationale réclamait alors le retour de la subvention, assurant que c'était un couteau mis sous la gorge de l'association. « En agissant ainsi, on empêche le Printemps des poètes de continuer de réaliser ses actions en milieu scolaire, de la maternelle à l'université. Du même coup, on prive les poètes qui mènent ces actions d'un revenu qui constitue un soutien significatif à leur création, et on prive la poésie d'un vecteur de diffusion. »
Or, l'association vient de recevoir ce 17 octobre, un courrier du chef de cabinet du ministre, Benoît Pichard, dont ActuaLitté a pu prendre connaissance. Pour lui, la faute incombe entièrement au précédent gouvernement, et plus particulièrement à l'ancien ministre.
À notre arrivée au ministère, nous n'avons pu que constater que l'enveloppe destinée à aider les associations non bénéficiaires de convention pluriannuelle d'objectifs était totalement vide, l'ensemble des subventions aux associations pour 2012 ayant été distribué entre le 13 avril et le 4 mai par le cabinet précédent.
Ainsi sans l'alternance du 6 mai dernier et l'élection de François Hollande à la Présidence de la République, l'association n'aurait reçu aucune subvention pour l'année 2012.
Le cabinet tient également à saluer « le travail remarquable accompli depuis maintenant des années par ‘Le Printemps des Poètes' ». Pour autant, la situation est inextricable :
Dans ce contexte, et malgré les contraintes fortes qui pèsent sur le budget de l'État, le ministère de l'Éducation nationale a mobilisé dans l'urgence des moyens exceptionnels pour permettre aux associations les plus en difficulté de poursuivre malgré tout leurs activités. Grâce à cette enveloppe, nous avons pu aider le "Printemps des Poètes", et faire passer la subvention annuelle 2012 des 0 euro prévus par Luc CHATEL à 100 000 euros
Et le ministère d'expliquer qu'il s'agit là « d'une des plus grosses subventions attribuées à ce jour » et mieux encore, « une somme considérable, en période de crise ». Mais on attire aussi l'attention sur le fait que l'association n'est pas seule dans cette situation. Ainsi, le ministère assure avoir « dû aider une centaine d'acteurs majeurs de la communauté éducative », ces derniers ayant été « oubliés » (sic !) par Luc Chatel.
Il n'est cependant pas possible pour le ministère de faire mieux pour l'année 2012. « Néanmoins, des assurances ont été données à Monsieur Jean-Pierre SIMEON quant à notre volonté totale de poursuivre et d'approfondir le partenariat entre le ministère de l'Éducation nationale et le Printemps des poètes, pour les années à venir. »
ActuaLitté n'a pas réussi à joindre le ministère, mais nous ne manquerons pas de donner suite à ces intéressantes informations. Les sommes avancées par le ministère ne sont en effet pas tout à fait claires. Il n'en reste donc pas moins que pour l'année 2013, les questions restent entières.