Regards-sur-la-poesie-du-poete-canadien-Guy-Boulianne
Regards sur la poésie du poète canadien Guy Boulianne
Guy Boulianne
C’est pourquoi on voit que Rilke dit que
« Les vers nesont pas des sentiments, ils sont des expériences. Pour
écrire un seul vers, il faut avoir vu beaucoup de villes, d’hommes, et de choses… ».
Parlons ausside la poésie, cela veut dire parlons
en plus de la nostalgie, car la poésie essaie toujours de créer un monde
imaginaire, par les mots sûrement, mais un monde qui reflète une grande
nostalgie envers le passé.
Ainsi le poète en écrivant ses poèmes,
regarde, derrière et devant lui en même temps, avec un troisième œil, un
œil des souvenirs, et à partir de cet œil, lui-même, il construire son propre monde. Le regard humain vers ce passé là est un regard poétique, il
ressemble à celui d’Orphée, d’où viennent son étrangeté et son pouvoir
magique, et même son danger. Car en retournant vers le passé et
en regardant au dessous de l’épaule, le poète risque toujours de perdre
quelque chose de son âme, sa bien-aimée souvent.
C’est pour cela, au moment qu’on lit quelques poètes, des vrais poètes, que l’image d’Orphée
vienne brillante, comme celle du soleil, vers nous yeux, et parmi ces
poètes là, le poète canadien Guy Boulianne.
Ce poète qui aime bien les mots qui dépassent l’ordinaire, les mots qui donnent à travers ses
lettres des images fortes de la vie humaine dans son plus beau visage, le
visage de l’amour des origines, la recherche des lieux lointains, la
construction des musique sorphiques, et avant tout, la navigation dans la
folie avec son propre sens poétique, celui qui désigne l’aventure et
l’amour des êtres et des choses,celui qui désigne selon l’expression
célèbre de Nietzsche, « l’espritlibre ».
Notre poète,
dans ses deux recueils depoèmes « Avant propos d’un prince fou »
et « La bataille dessaints » trace son parcours poétique mobile
avec patience, car le vrai poète, selon Paul Valérie, toute sa vie, cherche
la poésie comme le vrai peintre qui cherche, lui aussi, toute sa vie, la
peinture. Ainsi le poète est grandi, car il écrit l’amour/ qui lui passe
/par la bout des doigts.
Commençons d’abord par l’analyse
des titres de ses deux recueils de poèmes
Pour le premier recueil
de poèmes : « Avant-propos d’un prince fou », on trouve
que notre poète considère ce recueil, comme une courte préface de ce que va
venirde paroles poétiques après lui, puisqu’il ne représente qu’un
avant-propos. D’autre part on peut constater aussi que ce recueil contient
toutes les germes de ce qui va venir dans les autres recueils, puisque le poème est toujours marié à quelqu’un, selon l’expression de René Char.
Pour les mots« prince » et « fou » ,on peut
dire que« prince » signifie ici, dans ce contexte, le jeune, le
meilleur, l’exceptionnel,tandis que « fou » signifie :le
déferant aux autres, celui qui possèdele sixième sens, qui a de intuition
fort, qui libre des normes et des traditions plus que les autres humains normaux, selon la pensée freudienne et même nietzschéenne. Ce titre là nous
pousse tous avec une force magique del’esprit à franchir les portes de ce recueil et d’entrer pour voir toutes ses chambres poétiques. On peut citer
quelque vers qui montre la richesse dece monde poétique :
« Pourune femme
Belle comme un ange
Qui souriait au vagabond
Souvenir à ne
perdre
La reverrai-je ? »
Pour le deuxième
titre « La bataille des saints », est un titre
problématique puisqu’il présente un monde dont la guerre est son visage le
plus fort. Mais quandon lit les poèmes de ce recueil, on voit que ces
poèmes là défendent l’amour,l’amitié, la tolérance, en les présentant comme les meilleurs appuis de la paix. C’est pour cela quand nous
trouvonsdes poèmes pleins de toutes ces émotions et des paroles des
passions bien travaillés :
1-« Mais moi l’amoureux,
Je me meurs
Entreles murs de mes pensées,
Car je suis seul
Dans mon château de pierre »
2-« J’aimerais dormir
Sur un
coussin blanc
Dans la terre qui me parait
Si accueillante
Quej’aimerais dormir
En paix »
Cette admirable
vision du monde nous mène, en tant que lecteurs, vers les lumières de la vraie poésie. Celle qui représente les sentiments cachés du poète, qui
n’est que l’homme de la stabilité unilatérale, selon l’expression de René
Char. Ainsi on le trouve dans son poème intitulé : « MaMer’ » un enfant qui nous donne une image double, celle de la mère,
sa mère bien sûr, d’une part et celle de la mer d’une autre part. Mais ce
qui est beau et attirantc’est qu’il les confonde en une seule image, pour
faire enrichir lessignifications de l’image de la mère.
Ecoutons le :
« MaMer’
Continue de
vivre
Pour que longtemps
Jepuisse naviguer
Sur la valse de tes vagues »
On remarque ici que le
poète, le vrai poète, en tant qu’artiste et artisan des mots représente
dans le patrimoine poétique universel un fils de la mer, de l’océan,
puisqu’il aime toujours être libre comme ses vagues .on trouve cette
comparaison de l’homme libre avec la mer, dans les poèmes de Victor Hugo,
de Charles Baudelaire et bien d’autres.
Voilà ce qui dit
Baudelaire :
« Homme libre, toujours tu chériras la
mer !
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini des sa lame
Et ton esprit
n’est pas un gouffre moins amer »
Et ce que dit Guy
Boulianne :
« La mer,
Paisible et calme
Reflète la lune
Qui se balance entre
Les
étoiles
La brise du vent
Me frôle le visage
De sa douce fraîcheur
Et le cri des mouettes
Qui percute dans ce silence
Me rappelle les
berceuses
Que mère ma chantait. »
C’est
presque la même âme, l’âme de la vraie poésie, la poésie libre avec ses rayons de lumières qui se manifeste dans les cœurs des poètes de monde
entier.
En somme, En lisant les poèmes de Guy
Boulianne on se sentit près de ses visions poétiques. Son style
poétique, et le style c’est l’homme, est bien rythmé, ses phrases et ses
mots sont bien choisis. Il a réussi à créer un monde plein d’images
brillantes. Des images qui nous poussent en tant que lecteurs de prendre nos valises et de partir avec lui, par l’imaginaire, pour découvrir les secrets des passions d’un poète qui aime la vie, un
philosophe artiste qui essaie de peindre des tableaux réels et
surréels en même temps. Des tableaux merveilleux, pleins de jolies femmes
et de belles rêves, malgré la tristesse, puisque le poète est toujours
triste, selon sa propre expression : « Le poète /toujours
triste/la mélancolie qui suit/chacun / De ses pas/Comme une ombre qui ne
peut / se détacher ». Mais malgré cette tristesse il est toujours
capable de créer son propre monde. Et« sur ce monde, sur ses rêves,
il n’apporte aucune souffrance, à soncœur. »
Pour en finir,
lisons tous ces deux témoignages. Le premier a été écrit par l’écrivain Bernard Tanguay en 1983, (Lapremière édition de ce livre) et le deuxième a été écrit par Raymonde Lacasse artiste peintre en 1987. (La première
édition de ce livre) :
1-« Guy Boulianne, quoique jeune
encore (20 ans), nous livre ici son premier recueil de poèmes. Poète
autodidacte, il n'est d'aucune école sinon celle de la vie avec ses aléas quotidiens et ses instants fugaces de joie intérieure. Ses
poèmes reflètent, dans un premier temps sa prise de possession du monde qui l'entoure.Puis, phénomène d'osmose, il recrée ce monde dans un symbolisme
subtil,visionnaire. »
2-« Enlisant "La Batailledes
saints" de Guy Boulianne, le lecteur y découvre l'oeuvre d'un jeune poète.
La jeunesse y laisse sa trace. C'est vrai que la poésie n'attend pas
;Rimbaud, Nelligan n'ont-ils pas écrit leurs oeuvres avant qu'ils aient
vingt ans.
Le poète croit à la magie du verbe, ne lui coupons pas les
ailes. Il faut l'écouter,c'est la chance que je vous souhaite. »
Bonne lecture.
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- GuyBoulianne : « Avant-propos d’un prince fou »
éditions MillePoètes LLC .2006.
-
GuyBoulianne : « La bataille des saints » éditions
MillePoètes LLC .2006.
Son site Mille Poètes
Noureddine Mhakkak
Lundi 08 Janvier 2007